L'ÉPIGÉNĖTISME ou ce qui se passe au dessus de la génétique.

On ne parle pas facilement de deuils non-faits, de douleurs émotionnelles, physiques, psychologiques, de violences subies ou occasionnées, de maladies récurrentes ou "honteuses ", de meurtres, de suicides....

C'est l'ÉPIGÉNÉTISME découvert récemment qui permet de mettre le doigt sur l'influence de l'environnement sur l'expression des gènes.

Bien sûr il n'y a pas "transformation " de votre ADN, les gènes de chacun restent tels qu'ils sont !! Mais la modification de l'expression d'un gène peut se transmettre d'une génération à une autre, selon l'influence de l'environnement extérieur.

Ce sont les - facteurs environnementaux - qui " allument " ou " éteignent " certains relais entre les gènes.

* C'est en 1956 que le biologiste britannique Conrad Hal Waddington publia un article dans la revue Evolution, dans laquelle il réussit à démontrer l'hérédité d'une caractéristique acquise dans une une population en réponse à un stimulus environnemental.

Voici quelques exemples :

- " La crise du verglas en 1998 ": a touché 3 millions de québécois pendant 45 jours, une mer de glace est tombée sur le Canada, 3 000 kms de lignes électriques tombent durant la tempête de verglas, les pylônes électriques cassent comme de simples allumettes.

Le nombre de jours sans électricité, le stress vécu par les femmes à ce moment là a déterminé le profil épigénétique de leurs enfants.

Les changements dans la famille des gènes liés à l'immunité et au métabolisme des sucres détectés chez ces bébés devenus adolescents au moment de l'étude, augmenteraient leurs risques de souffrir d'asthme, de diabète, d'obésité.

- C'est en lisant ce qui se passe autour de L'ADN, l'épigénome ( et non le génome humain qui est le code génétique ) que les chercheurs ont remarqué les conséquences sur les lignées familiales lors de la famine de 1944 aux Pays-Bas, dans une région encerclée par l'armée allemande. L'épigénome est alors modifié en réaction à un événement extérieur.

Une famine de 6 mois, 20 000 personnes ont perdu la vie, cela laisse forcément des traces !

En septembre 44 jusqu'en 45 les nazis ont coupé l'approvisionnement en nourriture du pays, en représailles à la grève des employés de chemin de fer pour bloquer le transport de marchandises de l'armée nazie et ainsi favoriser l'avancée des forces alliées.

Une étude en 2014, a démontré que les personnes ayant vécu cette famine en étant dans le ventre de leur mère, présentaient à l'âge adulte le plus haut taux de mortalité que les autres personnes.

LA FAMINE AVAIT MARQUÉ À VIE LES PERSONNES.

L'ÉPIGÉNOME va dicter ce qui va être lu ou pas ! Certaines molécules vont accéder aux gènes, d'autres les bloquer ! C'est un processus essentiel au bon fonctionnement de l'organisme.

Le blocage de certains gènes ( méthylation ) a donné des modifications épigénétiques, donnant à leurs tours des problèmes de santé. Les personnes ayant vécu la famine, présentant un surpoids en étant adulte avaient un blocage au niveau de plusieurs gènes impliqués dans le métabolisme et le contrôle de la glycémie.

La famine a bien modifié la lecture de certains gènes du métabolisme, afin de favoriser la conservation de l'énergie.

- De même les descendants d'alcooliques présentent une sensibilité à l'alcool, des IRM prouvent cette approche.

- Boris Cyrulnik, médecin neuropsychiatre et psychanalyste a étudié les stress transgénérationnels, survenus lors des grossesses, et signalé une hypertrophie de l'amygdale qui est située dans le cerveau de l'émotion.

Celle-ci est particulièrement active pendant le sommeil, et signale au cerveau ce qui est essentiel pour anticiper une menace. Elle est nécessaire au bon développement de l'être humain.

Vous voyez que ces événements spécifiques, qu'on a tendance à passer sous silence, ont bien des répercussions sur les lignées futures. Il est ainsi possible de comprendre certaines pathologies, comportements, réactions souvent inexplicables aux premiers abords.