Il y a 300 000 à 400 000 ans un groupe ancestral d'Homo Heidelbergensis quitte l'Afrique et se sépare en trois populations : la première branche se dirige et s'installe en Europe de l'Ouest et vont devenir les Néandertaliens.
Le second groupe partira à l'Est et formera les Denisoviens et le troisième groupe, restera en Afrique, ils deviendront les Homo Sapiens et quitteront le continent il y a 60 000 ans. Une goutte d'eau dans tous ces millénaires de vie, de transformations, d'évolutions pour arriver à ceux que nous sommes vraiment avec toutes nos spécificités. Homo Heidelbergensis était grand, élancé avec des jambes longues adaptées aux conditions tropicales. Quand aux Néandertaliens qui s'adaptaient à des régions plus froides avaient des jambes plus courtes, un corps plus compact afin de s'adapter aux conditions climatiques plus froides.
Il est toujours intéressant de remonter le temps et de voir comment nous avons évolué, comment l'individu a réussi à s'adapter à son environnement climatique, géographique afin de préserver sa survie et celle de son clan. La priorité pour lui était de se protéger du danger extérieur (froid, animaux sauvages, climat....), de se nourrir, d'agrandir son clan. Leurs priorités sont nos priorités de nos jours, à une autre échelle bien sûr mais peu d'entre nous pourraient survivre dans les mêmes conditions que nos très lointains ancêtres ! Alors faisons connaissance avec ceux qui ont participé d'une manière ou d'une autre à ce que nous sommes aujourd'hui.
Nous verrons Homo-Floresiensis ou Homme de Florès, l'Homme Dragon, l'Homme de Denisova, Homo-Erectus et Homo-Sapiens.
Homo-Floresiensis était présent il y a 100 000 à 50 000 ans sur l'île de Florès en Indonésie, surnommé le Hobbit. Il était une espèce de petite taille de 1 mètre environ et d'un poids entre 15 et 30 kg. Il était bipède et avaient des jambes courtes, mais possédaient des pieds aussi longs que son tibia, d'où le nom de Hobbit. Mais pourquoi était-il de si petite taille ? Comme pour les animaux de cette île d'ailleurs ; tout simplement par l'absence de prédateurs majeurs, les grandes espèces comme l'homme ou les éléphants sont de petites tailles tandis que les animaux de petites tailles habituellement peuvent alors grandir tels les dragons de Komodo qui sont des lézards géants finalement et les tortues qui deviennent gigantesques. Qui sont ses -cousins- d'origine alors ? On penserait plus à un groupe d'Homo-Erectus arrivés sur l'île de Java depuis au moins 1,5 millions d'années.
L'homme Dragon, une branche à part dans l'évolution, présent il y a 146 000 ans dans une région glaciale de Chine. On a retrouvé un crâne, un peu avant l'invasion japonaise dans le nord-est de la Chine, lors d'une construction d'un pont près de Harbin. Un ouvrier aurait trébuché sur un crâne de forme étonnante : allongé, des orbites surmontés d'une forte arcade sourcillaire, de très grande corpulence. Quoiqu'il en soit, l'ouvrier cacha son trésor dans un puits abandonné. De nos jours, on constate que ses caractéristiques si particulières combinaient bien des traits aussi bien d'origines ancestrales que récentes. On considère alors qu'il fait partie d'une nouvelle espèce humaine : l'Homme Dragon ou Homo-Longi qui appartiendrait à un groupe lié directement à nous. Et le crâne caché au fond du puit ? Comment a t'il refait surface ? Peu avant de mourir l'ouvrier révéla son secret à ses petits enfants. En 2018, ils allèrent dans la cachette et trouvèrent effectivement le dit trésor, très bien conservé. L'histoire a fini par arriver aux oreilles des paléoanthropologues. Quelle est la particularité liée directement à nous ? Et bien c'est la configuration de la racine de sa molaire : trois racines, un trait particulier à l'Homme moderne, il possède également des pommettes fines, non proéminentes. Sa physionomie, sa robustesse seraient bien un signe distinctif lié à son environnement dans un climat froid.
L'Homme de Denisova, d'après le nom de la grotte du même nom, dans le sud-ouest de la Sibérie près de la Chine et la Mongolie, nommée d'après un ermite russe, Denis, qui y vécut au XVIII em siècle. En 2008, il a été trouvé dans les montagnes de l'Altaï et daté entre - 30 à - 40 000 ans, un morceau de phalange auriculaire appartenant à un jeune enfant d'où l'on a extrait de L'ADN mitochondrial. Les conclusions ont montré qu'il appartenait à une espèce d'hominidé inconnue. En plus du morceau de phalange, un orteil et deux dents permirent de démontrer qu'ils correspondaient à une espèce très robuste. En mai 2019, une mâchoire est trouvée sur le plateau tibétain datée de 160 000 ans. Il a été prouvé que les tibétains d'aujourd'hui possédaient un génome similaire à celui de Denisova : mutation du gène EPAS 1 qui permet de mieux résister au manque d'oxygène, ce qui n'est pas négligeable quand on vit sur les hauts plateaux tibétains. Denisova a un ancêtre commun avec Néandertal et Homo-Sapiens. D'ailleurs les dents trouvées ont un trait commun avec celles trouvées chez l'Homme Dragon à Harbin en Chine. Quand L'ADN s'exprime... les génomes des Papous modernes de Nouvelle Guinée ainsi que des aborigènes australiens présentent des traces (4 à 6 %) de deux groupes distincts d'ancêtres Dénisoviens (groupe cousin des Néandertaliens). Le gène dénisovien permettrait aux Papous de détecter des parfums très subtils.
Homo-erectus qui succède à homo-habilis, est apparu il y a à peu près deux millions d'années en Afrique et a disparu vers 150 000 ans. Homo-erectus ou Homme droit mesurait entre 1,60 m et 1,80 m et avait un volume crânien plus important que celui d'Homo-habilis mais avec moins de relief osseux sur le crâne, 1 000 cm3 et pour nous 1 350 cm3. Il sera le premier homme à domestiquer le feu et à inventer de nouveaux outils, il sera un grand voyageur également à travers l'Asie, le Moyen-Orient, l'Europe. On trouvera sa trace en Chine, à Java. Un exemple bien connu d'Homo-Erectus est celui de l'homme de Tautavel trouvé dans les Corbières (daté de 450 000 ans) découvert en 1971 dans les Pyrénées orientales.
Homo-Sapiens ou Homme Moderne est originaire d'Afrique et s'est donc répandu partout sur la planète à part l'Antarctique. Le plus anciens spécimens ont été datés d'environ 300 000 ans. Il a été prouvé que la femme Homo-Sapiens comme la femme actuelle avait la ménopause. Il avait développé des relations sociales, un langage transmis par l'apprentissage, la fabrication d'outils élaborés, la maîtrise du feu, la domestication des animaux et à l'aptitude à une forme de spiritualité. Il faut noter sa faculté à développer son sens artistique ce qui a permis le développement lendemain son groupe. De transformations importantes ont permis cette évolution, que ce soit la forme de sa mâchoire, sa taille qui va diminuer, les dents "carnassières" vont disparaître, l'angle facial change, la boîte crânienne augmente ce qui fait redresser le tronc. Le larynx qui descend va permettre alors le développement du langage articulé, l'appareil digestif s'adapte également à la cuisson des aliments. C'est ainsi que Homo-Sapiens a réussi à s'adapter à son environnement et à prospérer de part toute la planète. Voilà un tour d'horizon de nos très lointains ancêtres, n'oublions pas que nous gardons un petit bout d'eux en nous. Notre esprit de conservation, notre question de survie qui nous fait agir quelques fois de façon incompréhensible... certaines peurs ancestrales nous assaillent encore ce qui peut nous servir en cas de danger. Encore de nos jours, certains peuples gardent toujours certaines spécificités dans leur ADN comme nous l'avons vu plus haut. Comme eux, nous sommes artistes, éprouvons le besoin d'avoir des échanges avec d'autres personnes, avons besoin de spiritualité pour donner un sens à notre vie, à la perte d'un être cher. N'hésitez pas à plonger dans votre Histoire, à chercher qui nous sommes, à remonter le temps pour comprendre qui nous sommes à travers les yeux de nos ancêtres.